Il est l&rsquo;un des pianistes les plus stream&eacute;s au monde. V&eacute;ritable &ldquo;Piano King&ldquo;, Sofiane Pamart a su red&eacute;finir les codes de la musique classique. Rencontre avec un artiste pour qui les r&ecirc;ves inaccessibles sont infinis.&nbsp;

Premier pianiste de l&rsquo;histoire &agrave; sold out &agrave; l&rsquo;Accor Arena Bercy, Sofiane Pamart revient sur le devant de la sc&egrave;ne avec Noche. Un recueil introspectif o&ugrave; l&rsquo;auteur-compositeur s&rsquo;expose et laisse la m&eacute;lodie d&eacute;passer les mots. Compos&eacute; en Am&eacute;rique du sud, l&rsquo;album propose 15 &oelig;uvres dans lesquelles le pianiste se balade entre r&ecirc;ve et r&eacute;alit&eacute;. Une invitation au voyage, que le jeune artiste nous offre avec beaucoup de finesse. De Noche &agrave; Sue&ntilde;o en passant par Vera, les titres s&rsquo;encha&icirc;nent. De v&eacute;ritables chefs-d&rsquo;&oelig;uvre teint&eacute;s d&rsquo;une certaine couleur locale. C&rsquo;est gr&acirc;ce &agrave; une identit&eacute; artistique unique et &agrave; un langage universel que Sofiane Pamart a r&eacute;ussi &agrave; rassembler une fan base tr&egrave;s h&eacute;t&eacute;roclite vibrant autour d&rsquo;une m&ecirc;me &eacute;motion. Outre les 400 000 albums vendus, les 18 singles d&rsquo;or, les 4 disques d&rsquo;or et les 4 singles de platine, le pianiste a &eacute;galement multipli&eacute; les collaborations aux c&ocirc;t&eacute;s d&rsquo;artistes comme SCH, Koba LaD, Maes, Niska, Vald, Laylow, Tiakola, Zola, Rim&rsquo;K, Marina Kaye et plus r&eacute;cemment SIA. Son inspiration, il l&rsquo;a puise dans ses voyages et ses rencontres, mais aussi &agrave; travers son grand-p&egrave;re marocain, ancien mineur de fond &agrave; Lille. Aujourd&rsquo;hui Sofiane Pamart poursuit sa qu&ecirc;te&nbsp;: devenir le roi des pianistes. Une soif insatiable de r&eacute;ussite pour ce prodige, qui encha&icirc;ne les tourn&eacute;es en Europe au Canada et aux Etats-Unis. L&rsquo;Officiel Hommes Maroc l&rsquo;a rencontr&eacute; &agrave; Paris, pour une interview sans fausses notes.

Tu as sorti ton album Noche (la nuit) le 20 octobre dernier, de quelle mani&egrave;re la nuit t&rsquo;inspire-t-elle dans tes cr&eacute;ations ?&nbsp;
La nuit est le seul moment o&ugrave; tu es en paix avec toi-m&ecirc;me et o&ugrave; tu peux t&rsquo;&eacute;couter. Personne ne va te solliciter. Le fait de s&rsquo;imposer une contrainte, de composer toujours la nuit m&rsquo;a oblig&eacute; &agrave; d&eacute;caler mon rythme. Je n&rsquo;ai pas le droit de composer la journ&eacute;e. C&rsquo;est un moment privil&eacute;gi&eacute;. Petit &agrave; petit, la nuit est devenue ma confidente.&nbsp;&nbsp;&nbsp;
Comment qualifier ta musique ?
Dans mon premier album, je d&eacute;crivais beaucoup les paysages, ce qu&rsquo;il y avait autour de moi. Le deuxi&egrave;me &eacute;tait plus une lettre d&rsquo;amour &agrave; mon public. Quelque chose de plus extraverti et tourn&eacute; vers l&rsquo;autre. Ce troisi&egrave;me est plus introspectif, plein de spleen, de m&eacute;lancolie. Je me raconte beaucoup. J&rsquo;ai enlev&eacute; quelques carapaces.&nbsp;&nbsp;&nbsp;
Quel a &eacute;t&eacute; ton meilleur souvenir sur sc&egrave;ne ?
Bercy a clairement &eacute;t&eacute; le plus grand concert de ma vie. Je me suis retrouv&eacute; devant pr&egrave;s de 20 000 personnes. Tout le monde avait allum&eacute; ses flashs. &Agrave; ce moment-l&agrave;, j&rsquo;ai failli perdre connaissance sur sc&egrave;ne tellement j&rsquo;&eacute;tais &eacute;mu.&nbsp; Je me suis dit &ldquo;Ah je l&rsquo;ai fait, j&rsquo;ai r&eacute;ussi &agrave; cr&eacute;er cette situation. J&rsquo;esp&egrave;re que les gens que j&rsquo;aime qui sont tout en haut, me voient et voient toutes ses lumi&egrave;res briller et qu&rsquo;ils sont fiers de l&agrave; o&ugrave; ils sont.&ldquo;&nbsp;&nbsp;&nbsp;
Tu t&rsquo;exprimes tr&egrave;s peu, voire jamais sur sc&egrave;ne, pourquoi ce choix ?&nbsp;
J&rsquo;ai envie de forcer le public &agrave; r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; sa propre vie, &agrave; sa propre &eacute;motion. Je veux que ma musique soit seulement l&agrave; pour accompagner sa pens&eacute;e.&nbsp;
Tu as r&eacute;cemment offert une prestation incroyable pour c&eacute;l&eacute;brer les 100 ans de la Mamounia, quels souvenirs en gardes-tu ?&nbsp;
C&rsquo;&eacute;tait exceptionnel ! On ressent toute l&rsquo;histoire, toutes les f&ecirc;tes qu&rsquo;il y a eu dans cet endroit magique. On sent &agrave; quel point les murs ont vibr&eacute; au cours des d&eacute;cennies. Le fait de jouer dans un lieu qui a 100 ans signifie beaucoup pour moi. Il y a une po&eacute;sie dans ces lieux que l&rsquo;on retrouve difficilement ailleurs. Je suis habitu&eacute; aux musiques qui traversent les ann&eacute;es. J&rsquo;ex&eacute;cute un art qui perdure. Jouer dans un lieu aussi symbolique que la Mamounia me permet en quelque sorte d&rsquo;apporter ma pierre &agrave; la petite histoire dans la grande histoire du Maroc.&nbsp;
Pr&eacute;vois-tu de donner d&rsquo;autres concerts au Maroc ?&nbsp;
Je n&rsquo;attends que &ccedil;a ! Mon d&eacute;sir, c&rsquo;est que mon histoire d&rsquo;amour avec le Maroc ne fasse que grandir. C&rsquo;est l&agrave; que tout a commenc&eacute;. C&rsquo;est parce que mon grand-p&egrave;re a grandi l&agrave;-bas et qu&rsquo;il est venu en France que l&rsquo;on a pu lancer notre histoire. Je m&rsquo;appelle Sofiane. Mon pr&eacute;nom est tr&egrave;s important pour moi. Il repr&eacute;sente mon histoire. Tout le chemin qui a &eacute;t&eacute; fait du Maroc vers la France. Aujourd&rsquo;hui, j&rsquo;ai une alliance des deux pays en moi. Quand je joue au piano, je parle avec mon piano. Je m&rsquo;adresse &agrave; mon public comme si je leur racontais des histoires. Je ne veux pas seulement jouer de la musique de mani&egrave;re distante et &ccedil;a, c&rsquo;est la tradition orale au Maroc. Dans le piano, il y a beaucoup de traditions classiques, savantes. J&rsquo;ai voulu m&eacute;langer ces deux approches.&nbsp;&nbsp;

Tu as jou&eacute; aussi lors d&rsquo;un concert sous les aurores bor&eacute;ales en Laponie. Dans quels autres endroits r&ecirc;verais-tu jouer ?&nbsp;
Le d&eacute;sert au Maroc. J&rsquo;aimerais beaucoup. J&rsquo;ai r&eacute;alis&eacute; la pochette de mon premier album Planet dans le sud, &agrave; Zagora. J&rsquo;&eacute;tais parti l&agrave;-bas parce que j&rsquo;avais besoin de trouver la paix. Il y avait trop de bruit partout o&ugrave; j&rsquo;allais. J&rsquo;avais besoin de m&rsquo;&eacute;couter. C&rsquo;est l&agrave;-bas que j&rsquo;ai eu l&rsquo;id&eacute;e de d&eacute;crire les paysages, les villes que j&rsquo;allais visiter. Si jamais je reviens pour y jouer cela aura beaucoup de sens. Organiser soit un concert, soit mettre un piano au milieu des dunes. Ce serait magnifique !&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;
Que penses-tu d&rsquo;un spot comme Dakhla entre les dunes et la mer ?
Ce serait incroyable ! Je suis fascin&eacute; par la rencontre des &eacute;l&eacute;ments et ce qu&rsquo;ils peuvent symboliser. Est-ce qu&rsquo;ils symbolisent plusieurs identit&eacute;s, plusieurs cultures, plusieurs styles de musiques ? Je te suis tout de suite sur cette id&eacute;e, organisons-la (rire) !&nbsp;&nbsp;&nbsp;
Un pianiste avec des grillz, n&rsquo;est pas quelque chose de tr&egrave;s fr&eacute;quent, quelles sont tes marques de bijoux pr&eacute;f&eacute;r&eacute;s ?&nbsp;
Mes grillz sont faits &agrave; chaque fois sur mesure. On travaille des mat&eacute;riaux diff&eacute;rents comme de l&rsquo;or blanc, des diamants. J&rsquo;aime travailler avec l&rsquo;artisanat. La mati&egrave;re peut &ecirc;tre la m&ecirc;me, alors que l&rsquo;artisan non. Sinon dans la joaillerie, j&rsquo;aime beaucoup Cartier, leurs bijoux, mais aussi leurs montres. J&rsquo;aime les maisons qui travaillent dans le d&eacute;tail, leur logo, la signification de leur logo, leur storytelling.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;
Tu collabores avec de nombreux artistes, as-tu des featurings en pr&eacute;paration ?&nbsp;
Les prochaines collaborations arriveront plus tard, mais sachez que je me rapproche de plus en plus d&rsquo;artistes marocains.&nbsp;&nbsp;
Lorsque tu travailles avec des rappeurs, comment r&eacute;ussis-tu &agrave; m&ecirc;ler l&rsquo;&eacute;l&eacute;gance du piano au c&ocirc;t&eacute; assez brut du rap ?&nbsp;
Les rappeurs ont un mode de vie qui me ressemble beaucoup, la diff&eacute;rence est que je joue du piano. Il y a quelque chose de tr&egrave;s spontan&eacute; qui se cr&eacute;e quand on est autour d&rsquo;une table. L&rsquo;&eacute;motion est ce qu&rsquo;il y a de plus universelle.&nbsp;
Aimerais-tu collaborer avec des artistes marocains ? Si oui, lesquels ?&nbsp;
J&rsquo;aimerais beaucoup ! J&rsquo;adore Manal, Zamdane, Shobee, Madd. Je me suis rapproch&eacute; d&rsquo;ailleurs de ces artistes que je connais. El Grande Toto a fait quelque chose d&rsquo;extraordinaire avec son Colors. Les artistes marocains ont une m&eacute;lodie en eux qui fascine beaucoup de gens &agrave; l&rsquo;international. Ce sens de la m&eacute;lodie, je l&rsquo;ai dans le piano, et je suis persuad&eacute; que c&rsquo;est li&eacute; &agrave; ma culture.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;
Tu as r&eacute;ussi &agrave; faire &eacute;voluer les mentalit&eacute;s au sujet du piano, un instrument autrefois r&eacute;serv&eacute; &agrave; une &eacute;lite. Quelle est ton impression &agrave; ce sujet ?
Je pense que c&rsquo;est ce qui me rend le plus fier. Dans mon public, les gens viennent de milieux sociaux, d&rsquo;origines et d&rsquo;&acirc;ges compl&egrave;tement diff&eacute;rents. Tout cela cr&eacute;e quelque chose de magique pendant les concerts. &Agrave; partir du moment o&ugrave; les gens se r&eacute;unissent pour une m&ecirc;me raison, une m&ecirc;me &eacute;motion, les diff&eacute;rences entre les gens disparaissent. Je suis content de pouvoir cr&eacute;er cette situation.&nbsp;
Tu as aussi une passion pour la mode, d&rsquo;o&ugrave; te vient-elle ?
Mon art n&rsquo;a pas de parole. Pour moi, la meilleure mani&egrave;re de me raconter en dehors du piano, c&rsquo;est de m&rsquo;exprimer &agrave; travers mes v&ecirc;tements, quelle image je veux donner &agrave; mon public&hellip; Ensuite, ce que j&rsquo;aime dans la mode, c&rsquo;est la cr&eacute;ativit&eacute;, l&rsquo;histoire pr&eacute;sente dans chaque grande maison. Une certaine culture de l&rsquo;excellence que j&rsquo;essaie &eacute;galement d&rsquo;avoir avec mon piano.&nbsp;
Quelles sont tes marques pr&eacute;f&eacute;r&eacute;es ?&nbsp;
J&rsquo;aime beaucoup Cartier, Dior, Saint Laurent et aussi Casablanca qui est une marque incroyable ! Les chemises sont de v&eacute;ritables &oelig;uvres d&rsquo;art. Il y aussi Louis Gabriel Nouchi, un nouveau cr&eacute;ateur que j&rsquo;ai d&eacute;couvert. J&rsquo;ai port&eacute; certaines de ses tenues &agrave; l&rsquo;Olympia. Il a d&rsquo;ailleurs mis certaines de ses tenues &agrave; disposition pour le shooting de L&rsquo;Officiel.&nbsp;

En tant que &ldquo;Piano King&ldquo; quels conseils donnerais-tu &agrave; la jeune g&eacute;n&eacute;ration qui souhaite &eacute;voluer dans cet univers ?&nbsp;
Croire en ses r&ecirc;ves. Je veux &ecirc;tre un exemple pour cela. Si je suis capable de les r&eacute;aliser, je veux montrer qu&rsquo;il est possible d&rsquo;accomplir et d&rsquo;atteindre ses r&ecirc;ves. Le terme de &ldquo;Piano King&ldquo; pour moi signifie que si tu veux devenir un prince, un roi, tu peux le faire&hellip;&nbsp;&nbsp;
Comment imagines-tu ta carri&egrave;re dans 10 ans ?
J&rsquo;aimerais que ce que je vis ne s&rsquo;arr&ecirc;te jamais. J&rsquo;ai beaucoup travaill&eacute;. J&rsquo;ai r&eacute;ussi &agrave; rendre quelque chose d&rsquo;impossible possible. J&rsquo;aimerais beaucoup r&eacute;ussir &agrave; faire quelque chose en Afrique. Je ne veux laisser aucun territoire de c&ocirc;t&eacute;. J&rsquo;esp&egrave;re pouvoir partager mon art qui est un art universel dans d&rsquo;autres endroits. C&rsquo;est en voyageant et en d&eacute;couvrant diff&eacute;rentes cultures que j&rsquo;arrive &agrave; m&rsquo;approcher de quelque chose qui me donne l&rsquo;impression que je suis proche de la v&eacute;rit&eacute;. Mes &oelig;uvres sont comme des r&eacute;cits de voyages. Je veux que la personne qui m&rsquo;&eacute;coute puisse en faire ce qu&rsquo;elle veut et voyager &agrave; son tour. Construire sa propre pens&eacute;e. Les retours que je re&ccedil;ois sont toujours tr&egrave;s positifs, tr&egrave;s sains. Je suis content de faire partie d&rsquo;une spirale saine m&ecirc;me si je d&eacute;fends tout cela de mani&egrave;re un peu ambitieuse, arrogante &agrave; travers mes bijoux, mes grillz. Je veux montrer que l&rsquo;on peut briller en &eacute;tant humble. &nbsp; &nbsp;

Maquillage : Clotilde Laisne
Directeur artistique : Romuald Premier&nbsp;

Interview : Sofiane Pamart, piano king

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