Destination de charme atypique, intimiste et stylée nichée dans
un bâtiment historique au coeur de la citadelle portugaise d’El Jadida, L’Iglesia invite à redécouvrir les plaisirs désuets d’un Maroc authentique, loin des circuits balisés du tourisme.

D&eacute;but&nbsp;du XVI&egrave;me&nbsp; si&egrave;cle : sur&nbsp;un mouillage connu des&nbsp;Europ&eacute;ens depuis le d&eacute;but&nbsp;de l&rsquo;&egrave;re chr&eacute;tienne, les explorateurs&nbsp;portugais fondent&nbsp;Mazagan, l&rsquo;un des premiers avant-postes&nbsp;sur la c&ocirc;te atlantique du Maroc et &eacute;tape&nbsp;importante en Afrique de l&rsquo;Ouest sur la&nbsp;route des Indes. &Eacute;difi&eacute;e en forme d&rsquo;&eacute;toile&nbsp;selon les principes de l&rsquo;architecture militaire&nbsp;de la Renaissance, la citadelle fortifi&eacute;e ceinte&nbsp;d&rsquo;&eacute;paisses murailles est durant plus de deux&nbsp;si&egrave;cles une zone d&rsquo;&eacute;changes prosp&egrave;re o&ugrave; se&nbsp;rencontrent et s&rsquo;&eacute;tablissent navigateurs et&nbsp;marchands de tous horizons et de toutes&nbsp;confessions, dont les influences contribuent&nbsp;ainsi &agrave; fa&ccedil;onner le caract&egrave;re architectural&nbsp;singulier de l&rsquo;enclave. En 1769, reprise par le&nbsp;Maroc, la ville demeure inhabit&eacute;e pendant&nbsp;pr&egrave;s d&rsquo;un demi-si&egrave;cle, elle est alors appel&eacute;e&nbsp;al-mahdouma&nbsp; (La Ruin&eacute;e) avant d&rsquo;&ecirc;tre restaur&eacute;e&nbsp;sur ordre du sultan Abderrahman et&nbsp;rebaptis&eacute;e El Jadida, &ldquo;La Nouvelle&rdquo;.

2008: quand Jean-Dominique Leymarie&nbsp;d&eacute;couvre la petite ville portuaire&nbsp;aujourd&rsquo;hui class&eacute;e au Patrimoine culturel&nbsp;immat&eacute;riel de l&rsquo;Humanit&eacute; par l&rsquo;Unesco, il&nbsp;tombe imm&eacute;diatement sous son charme.&nbsp;Pass&eacute; ma&icirc;tre dans l&rsquo;art de r&eacute;aliser des lieux&nbsp;atypiques, celui &agrave; qui l&rsquo;on doit d&eacute;j&agrave; le Beldi&nbsp;Country Club de Marrakech et&nbsp;aujourd&rsquo;hui la Kasbah Beldi, sur les rives du lac de Lalla&nbsp;Takerkoust, d&eacute;cide rapidement d&rsquo;investir&nbsp;un b&acirc;timent historique de la cit&eacute; pour y&nbsp;lancer un nouveau projet. Loin des sch&eacute;mas&nbsp;classiques, c&rsquo;est au coeur de l&rsquo;&eacute;glise espagnole&nbsp;de Saint-Antoine-de-Padoue, &eacute;difi&eacute;e&nbsp;au XIX&egrave;me&nbsp; si&egrave;cle et d&eacute;saffect&eacute;e depuis 30 ans,&nbsp;qu&rsquo;il imagine <a href="http://liglesia.com" target="_blank">L&rsquo;Iglesia</a>, le premier h&ocirc;tel de&nbsp;charme de la ville. Dans l&rsquo;ancienne nef et sa&nbsp;vertigineuse hauteur sous plafond, le choeur&nbsp;et sous la tribune, il installe le salon-bar, le&nbsp;lounge et la biblioth&egrave;que, des espaces grandioses&nbsp;o&ugrave; il fait bon se d&eacute;tendre &agrave; l&rsquo;ombre&nbsp;des vieux murs, lov&eacute; dans les canap&eacute;s profonds,&nbsp;tandis que le regard vagabonde de&nbsp;collections en accumulations. Car l&rsquo;homme&nbsp;est aussi un chineur inv&eacute;t&eacute;r&eacute; qui a &eacute;cum&eacute;&nbsp;les puces et les antiquaires du royaume &agrave; la&nbsp;recherche de meubles et d&rsquo;objets Art d&eacute;co,&nbsp;40 ou 50 sign&eacute;s Knoll, Roy&egrave;re ou Mat&eacute;got,&nbsp;mais aussi d&rsquo;anciens postes de TSF, des&nbsp;miroirs de Venise, des lustres, des horloges,&nbsp;des chapeaux&hellip; Des coups de coeur qui voisinent&nbsp;aujourd&rsquo;hui par familles enti&egrave;res dans&nbsp;un cama&iuml;eu de gris flanelle et de rouge, de&nbsp;taupe, d&rsquo;or ou de vert bijou. Les 9 chambres&nbsp;et suites, dont il a su pr&eacute;server le charme - sol&nbsp;de pierre, vo&ucirc;tes, arcades&hellip; - sont distribu&eacute;es&nbsp;&agrave; l&rsquo;&eacute;tage, dans les anciennes cellules&nbsp;des religieux du couvent. Aussi spacieuses&nbsp;que confortables, elles se prolongent par une&nbsp;salle de bains avec baignoire &agrave; l&rsquo;ancienne,&nbsp;douche &agrave; l&rsquo;italienne ou les deux. Celle de la&nbsp;chambre install&eacute;e pr&egrave;s du choeur de l&rsquo;&eacute;difice&nbsp;a m&ecirc;me &eacute;t&eacute; log&eacute;e dans le baptist&egrave;re. Quant&nbsp;aux amateurs de bien-&ecirc;tre &agrave; ciel ouvert, ils&nbsp;peuvent profiter de la baignoire sur les toits,&nbsp;avec vue &agrave; 360&deg;.

&Agrave; deux pas de L&rsquo;Iglesia, l&rsquo;imp&eacute;nitent ma&icirc;tre&nbsp;de c&eacute;ans investit rapidement un second&nbsp;b&acirc;timent surplombant les remparts ayant&nbsp;accueilli en son temps le consulat am&eacute;ricain&nbsp;du port. Baptis&eacute;e La Capitainerie, c&rsquo;est &agrave;&nbsp;pr&eacute;sent l&rsquo;annexe de l&rsquo;h&ocirc;tel o&ugrave; cinq nouvelles&nbsp;chambres ont pris leur quartier tandis que le&nbsp;salon du consul a &eacute;t&eacute; reconverti en restaurant&nbsp;aux saveurs franco-marocaines, avec&nbsp;terrasse ombrag&eacute;e de palmiers au pied des&nbsp;fortifications. Aux petits soins avec les h&ocirc;tes,&nbsp;le chef du restaurant dispense &agrave; la demande&nbsp;des cours de cuisine ou accommode les&nbsp;produits qu&rsquo;ils ont eux-m&ecirc;mes choisi au&nbsp;march&eacute;, accompagn&eacute;s par un employ&eacute; de&nbsp;l&rsquo;h&ocirc;tel. Et comme si cela ne suffisait pas,&nbsp;contre la porte de la Mer - l&agrave; o&ugrave; les Portugais&nbsp;prirent le large apr&egrave;s avoir ravag&eacute; la ville -,&nbsp;un caf&eacute; a &eacute;galement vu le jour : le Caf&eacute; do&nbsp;Mar. Une halte rafra&icirc;chissante sur le chemin&nbsp;de ronde, parfaite pour grignoter un en-cas,&nbsp;d&eacute;guster une glace de chez Panna, ou siroter&nbsp;un th&eacute; sur l&rsquo;une des deux terrasses, sans&nbsp;jamais perdre de vue le port et l&rsquo;Atlantique.&nbsp;Sous le climat d&rsquo;El Jadida, toujours cl&eacute;ment,&nbsp;L&rsquo;Iglesia s&rsquo;ouvre tous azimuts &agrave; ceux qui&nbsp;souhaitent se laisser h&acirc;ler dans la brise&nbsp;oc&eacute;ane : chaque terrasse offre matelas,&nbsp;parasols, douche ext&eacute;rieure. Autant de&nbsp;bonnes raisons de squatter un sun bed&nbsp;sur le toit de la capitainerie, la terrasse ou&nbsp;le solarium de l&rsquo;h&ocirc;tel avec, au choix, vue&nbsp;&eacute;poustouflante sur la ville, la citadelle ou&nbsp;l&rsquo;oc&eacute;an. Les plus esth&egrave;tes se r&eacute;galeront de&nbsp;plaisirs plus authentiques : une baignade&nbsp;dans les eaux calmes de l&rsquo;immense plage&nbsp;d&rsquo;El Haouzia, en centre-ville, ou dans les&nbsp;vagues vivifiantes de la petite station toute&nbsp;proche de Sidi Bouzid. Si le coeur leur en dit,&nbsp;ils pousseront &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur des terres pour&nbsp;d&eacute;couvrir Azemmour, la bourgade agricole&nbsp;voisine pos&eacute;e &agrave; l&rsquo;embouchure du fleuve Oum&nbsp;Errabiaa et la kasbah de Boulaoune, class&eacute;e&nbsp;monument historique, qui domine la vall&eacute;e&nbsp;des Doukkala. Histoire de retrouver ce sentiment&nbsp;rare, celui de plonger dans un monde&nbsp;lointain, celui d&rsquo;avant le tourisme. Car ici,&nbsp;rien n&rsquo;est clinquant, rien n&rsquo;est branch&eacute;, tout&nbsp;est surann&eacute;, un peu poussi&eacute;reux, et c&rsquo;est&nbsp;justement ce qui fait tout l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t du site.&nbsp;Les seules grandes attractions touristiques&nbsp;r&eacute;sident dans tous ces riens merveilleux qu&rsquo;il&nbsp;y a &agrave; faire : se promener au port en attendant&nbsp;l&rsquo;arriv&eacute;e des p&ecirc;cheurs et le ballet des floukas&nbsp;en vert, rouge et blanc qui se faufilent dans&nbsp;la darse ; se perdre dans les ruelles de la&nbsp;m&eacute;dina pour le plaisir de demander son&nbsp;chemin ou siroter un th&eacute; dans les grands&nbsp;caf&eacute;s pour prendre le pouls de la ville.&nbsp;&Icirc;lot d&rsquo;histoire, lieu atypique et intimiste,&nbsp;c&rsquo;est un peu tout cela L&rsquo;Iglesia, un cocktail&nbsp;de culture, de d&eacute;tente et de style, qui m&eacute;rite&nbsp;d&rsquo;&ecirc;tre religieusement savour&eacute;.

Et si on passait le week-end à El Jadida

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